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La chronique
de Lionel Maumary

Almanach des migrations

Mouette de Sabine

Lionel Maumary, Oiseaux.ch, 18.10.2011


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Depuis le 16 octobre 2011, une Mouette de Sabine juvénile hante les quais de Zurich pour le bonheur des ornithologues (et aussi des passants amusés). C'est la première fois qu'un jeune de cette espèce peut être observée si près du bord pendant plusieurs jours... une aubaine pour les photographes !

La Mouette de Sabine une distribution circumpolaire discontinue, nichant au Spitzberg (4 couples) et sur la côte arctique sibérienne, de la péninsule de Taïmyr à la péninsule des Tchouktches, puis du nord de l’Alaska à travers les territoires du Nord-Ouest canadien jusqu’au Groenland. Les quartiers d’hiver se situent principalement au sud de l’équateur, les populations de l’est du Canada et du Groenland traversant l’Atlantique pour rejoindre la côte occidentale africaine et les populations de Sibérie et d’Alaska longeant la côte du Pacifique pour atteindre la côte péruvienne.

En Suisse, l’espèce est apparue sur plusieurs lacs du Plateau, principalement sur le Léman, notamment à Genève. Dans les pays limitrophes de la Suisse, il existe jusqu’en 1991 deux données en Italie et une poignée d’observations à l’intérieur des terres en Allemagne.

Toutes les observations du XXe siècle en Suisse et sur les rives limitrophes du Léman et du lac de Constance sont d’août/septembre, sauf deux de fin octobre et une de décembre. L’arrivée des adultes se situe entre le 4 août et le 25 septembre, alors que celle des jeunes intervient en moyenne trois semaines plus tard, entre le 21 août et le 31 octobre, voire en décembre. La seule donnée printanière date d’avril 1849 à Genève. On compte 12 juvéniles ou immatures contre 6 adultes.

A l’exception de deux données, toutes les données du XXe siècle sont postérieures à 1980, probablement en raison d’une plus grande fréquence avérée des fortes tempêtes d’automne. Les trois observations de 1981 reflète un afflux exceptionnel, qui a surtout touché la côte atlantique française, avec jusqu’à 2'000 oiseaux au large du Pertuis (Charente-Maritime) et jusqu’à 1'000 à Belle-Isle les 29-30 août 1981. Les observations de 1993 et 1995 se sont produites lors d’irruptions de plus de 2'000 Mouettes de Sabine du Finistère à la Gironde en septembre 1993 et d’au moins 850 dans le port des Sables-d’Olonne (Vendée) en septembre 1995, par suite de violentes tempêtes ; celle du 11 septembre 1998 coïncidait également avec le pic du passage en France.

La Mouette de Sabine niche dans les marais de la toundra arctique, ainsi que sur des îlots côtiers, et hiverne en mer. Diurne et grégaire, elle se nourrit principalement d’insectes, d’autres invertébrés aquatiques et de petits poissons qu’elle capture en virevoletant au ras de l’eau. Elle suit parfois les bateaux afin de glaner des déchets de poisson. Toutes les observations en Suisse concernent des oiseaux isolés ou associés à des Mouettes rieuses. A l’instar d’autres espèces arctiques, les jeunes sont particulièrement peu farouches. L’espèce est généralement silencieuse hors de la période de reproduction



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