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La chronique
de Lionel Maumary

Almanach des migrations

Pipit à dos olive

Lionel Maumary, Oiseaux.ch, 12.10.2013


illustration

Le 12 octobre 2013, un Pipit à dos olive (Anthus hodgsoni) a été découvert dans une haie bordant un pré à la Tour-de-Peilz VD, au lieu-dit le Petit Sully. Ce pipit sibérien extrêmement rare en Europe n'avait été vu que 2 fois en Suisse auparavant, la dernière donnée datant de 15 ans au col de Bretolet VS.




Le Pipit à dos olive remplace le Pipit des arbres dans la majeure partie de l’Asie orientale. Typique occupant la taïga, c’est le plus forestier de sa famille, marchant avec aisance sur les branches. Il se distingue des autres pipits notamment par son dos olive peu strié, sa poitrine fortement striée, son sourcil marqué accentué par les bords sombres de la calotte, et surtout par une tache noire surmontée d’une blanche à l’arrière des joues. La sous-espèce A. h. yunnanensis est plus striée sur le manteau que la sous-espèce nominale.

La sous-espèce A. h. yunnanensis niche dans la ceinture de taïga de la côte est de la Mer Blanche et le nord de l’Oural au Kamtchatka et Hokkaido (Japon), remplacée par la sous-espèce nominale de l’Himalaya à l’est de la Chine et Honshu (Japon). La population de Russie européenne est estimée à 35’000-45'000 couples. La sous-espèce A. h. yunnanensis hiverne en Asie du sud-est, de l’Inde au Japon et aux Philippines, où elle se mêle à la sous-espèce nominale partiellement sédentaire. La Grande-Bretagne est de loin le pays européen le plus fréquenté par l’espèce, où elle est annuelle depuis 1973, avec 211 données jusqu’en 1998.

En Suisse, le Pipit à dos olive n’est apparu à deux reprises en automne, à Ins BE et au col de Bretolet VS. Dans les pays limitrophes de la Suisse, l’espèce n’a été observée que 10 fois en France à Ouessant (Finistère) et 7 fois jusqu’en 1991 en Allemagne (surtout à Helgoland) ; il n’existe aucune observation pour l’Autriche et une seule pour l’Italie. En Europe occidentale, la majorité des observations ont lieu entre septembre et novembre, surtout en octobre, tout comme l’oiseau de Bretolet VS ; celui de décembre 1995 a séjourné au moins 3 jours. Quelques observations ont également été effectuées en avril/mai.


Le Pipit à dos olive fréquente les mêmes milieux que le Pipit des arbres, mais préfère des forêts plus denses et humides pour nicher ; en migration, il préfère également des zones plus boisées que ce dernier. Diurne, il se nourrit principalement d’insectes terrestres, hochant fréquemment la queue vers le bas. Moins farouche et plus statique que les autres pipits, il se contente généralement de s’envoler vers un arbre lorsqu’il est dérangé, avant de redescendre au sol une fois le danger passé. L’oiseau d’Ins BE était solitaire il a été observé solitairement, celui du col de Bretolet VS capturé en migration active parmi des Pipits des arbres et farlouses. Le cri de contact est semblable à celui du Pipit des arbres, mais plus aigu et faible.


Données suisses :
1995 : 11-13 décembre, Ins BE (P. Mosimann, S. Strebel, M. Camici, J. Studer, W. Thönen)
1998 : 2 octobre, col de Bretolet VS, capture, ind. présentant les caractères de la sous-espèce A. h. yunnanensis (J. Gremaud, F. Nievergelt, C. Berger et al.)
2013 : 12 octobre, La Tour-de-Peilz VD, (L. Maumary)



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